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L’aventure ne fait que commencer / Montréal – Lyon

Partir vivre à Montréal, dans le cadre du PVT Canada a été l’une des plus belles décisions que j’ai prises dans ma vie. Elle était nécessaire. Je ne l’ai évidemment pas prise seule et je n’étais même pas responsable de l’idée. Au départ, j’en avais même à peine l’envie… Aujourd’hui, avec du recul, je dirais que j’avais simplement une frousse incroyable de partir mais que j’ai bien fait de les suivre, ce mari et cet instinct.
Deux ans après ces multiples décisions : de quitter mon poste en CDI en agence de communication, d’épouser Hugo, de quitter très difficilement Lyon, ma tribu de copains, pour tout redémarrer à zéro professionnellement de l’autre côté de l’Atlantique avec Hugo, j’avais à coeur de dresser ce “petit” bilan de toute cette expérience ici. Rien que ça. Tout raconter. Faute de l’avoir fait avant et pendant, et bien c’est maintenant que ça arrive et que ça sort.
Déjà, j’avais envie de partager tout ça avec ceux qui ont peut-être des envies d’ailleurs, de PVT, de changer d’air, de se retrouver, se lancer dans leur propre projet professionnel mais qui n’osent peut-être pas encore ou tout simplement ceux que ça intéresse s’ils existent ! Puis surtout, c’est important pour moi de me rappeler pourquoi je l’ai fait, ce que je suis venue chercher ici au Québec, les moments clés et ce dont je dois me rappeler une fois que je serais rentrée en France. Puisque, sans teasing, cette aventure Montréalaise se terminera bientôt, d’ici Novembre 2019 pour être précise, pour tous pleins de raisons que je vais expliquer… mais je sais que la plus belle aventure de ma vie, elle, ne fait que commencer.


Donc si vous êtes motivés à lire toute cette histoire, je vous en remercie de tout coeur d’avance, je vous préviens je ne sais pas combien de temps elle va durer. En vérité, s’il n’y a ne serait-ce qu’un lecteur de plus que ma petite soeur (ou pas), je serais heureuse d’avoir écrit tout cela. C’est libérateur, thérapeutique, appelez-ça comme vous voulez : ça me fait du bien. C’est un peu des mots que j’écris à moi-même. Même si ça me rappelle mes années où j’exprimais mes sentiments d’adolescente incomprise, amoureuse de l’amour, avec mes premières photos sur mon Skyblog… (Ne cherchez pas… il n’est plus en ligne !)

Pourquoi être partis à Montréal ?

Comme beaucoup de gens qui décident de se lancer : une prise de conscience, un besoin de changement accompagné d’une crise des 25 ans. Si si, elle existe. En fait, si vous demandez à mes proches si j’étais heureuse il y a deux ans, ils vous diront que non, je ne l’étais plus. Tout est allé super vite, trop vite. De mes 18 à 25 ans, les études en commerce et publicité (parce que la photo “c’était pas un vrai métier” même si je faisais des mariages tous les étés et que la photo j’adorais ça), les stages, les bonnes notes, les alternances, puis l’embauche en CDI qui m’a donné le tournis. J’adorais mes missions, les marques pour lesquelles je travaillais, j’ai appris appris appris tellement de choses qui me sont indispensables maintenant… mais les prises de responsabilités, le rythme effréné de l’agence et… par dessus tout le sentiment profondément ancré de passer à côté de mon truc à moi, mon projet à moi, mon rêve à moi, auront eu “raison de mon petit corps” et celui-ci m’a dit “- Stop. On arrête tout. Et puis on recommence”. Les choses sont claires comme de l’eau de roche : je me lance en photo, cette fois-ci pour de vrai, pour de bon.
Parallèlement à ça, Hugo, mon mari qui est réalisateur vidéo, avait un grand grand désir de partir vivre à l’étranger et entend beaucoup beaucoup beaucoup de bien de Montréal… On y parle français, ça me rassure beaucoup dans ma non-confiance en mon “english, you know.” Tout le monde nous dit que “le Québec, c’est super !”. On s’inscrit au tirage au sort pour le PVT Canada (Permis-Vacances-Travail de 2 ans) et quasi immédiatement je suis tirée au sort. J’ai longtemps hésité : “Pourquoi partir ? J’aime trop Lyon !” Pesé le pour, le contre, puis finalement : “Oui ! Partons puis pour fêter notre départ, marions-nous !” Comme quoi les décisions prises “sur un coup de tête” ont ce petit “Double Effet Kiss-Cool” : elles créent des moments uniques et rafraîchissants. Autant vous dire que pendant cette période de préparation du mariage puis du grand départ, tu reçois tellement l’amour de tes proches, tes potes, que tu comprends pas pourquoi tu pars, tu comprends plus. C’était dur de les quitter. Mais tu y vas et tu verras bien ce qui va se passer.

En fait, une fois la décision prise, je réfléchissais plus trop, j’agissais. To-do list à la main : cartons, ok. Recherche appart, ok. Vendre nos affaires, ok. Vacciner le chat, prendre son billet pour Montréal, ok. Commencer tranquillement à réseauter et comprendre le marché du mariage et de la photo à Montréal… Parce que ce qui est très drôle, c’est que j’ai un ENORME besoin de sécurité, et je suis une fille OVER angoissée donc ça s’est pas fait dans la simplicité et le calme émotionnel tout ça, mais… ça s’est fait.
Partir dans une ville, que j’avoue je trouvais pas hyper jolie, où tu connais personne pour démarrer de zéro une activité de photographe pour y faire des séances photos plutôt dehors (parce que c’est mieux) dans un pays où c’est l’hiver (le vrai hiver.) 8 ou 9 mois sur 12… – vazy : “challenge accepted” !

Je pense que c’est le moment idéal dans l’histoire pour introduire et remercier solennellement, non pas mes parents sans qui je ne serais pas de ce monde, mais mes fameuses “Fleurs de Bach”, ces petites gouttes à l’extrait de fleurs qui t’aident à gérer ton stress et tes émotions quand tu sens que tu as un peu beaucoup de choses à gérer… auxquelles je suis abonnée depuis… quelques années. #Namasté

Les débuts à Montréal

Un départ post-célébration de mariage, entourés de tous, gonflés à bloc de tout cet amour et ces encouragements reçus. Nous voilà arrivés, Hugo, Mozza (le chat) et moi à Montréal ! C’est marrant comme quand tu arrives dans une ville pour t’y installer et pas juste pour les vacances, tu t’en fous un peu de visiter au début (surtout que nous avions déjà visité Montréal pour des vacances). En fait, t’as besoin de recréer ton cocon, trouver ton appart’, du job, tes repères. Donc en fait, à peine arrivés, on passait une grosse partie de nos journées sur nos ordinateurs, à chercher, contacter, trouver des groupes Facebook d’entraide pour du boulot, de freelances, de pvtistes, tu sais pas ce que tu cherches, mais tu le cherches. Tu sens quand même qu’à Montréal, ça brasse beaucoup de nouveaux arrivants, on te souhaite la bienvenue, on t’aiguille, on te conseille, tu as forcément des potes ou des potes de potes qui sont ici et qui vont te donner les petits tips des débuts… Puis tu vois tout d’un oeil différent, tout est inconnu, aucun lieu te parle, aucun nom, aucune marque, aucune personne, tout est nouveau, tout est neutre donc tout est égal, rien n’est donc plus risqué qu’autre chose. Tout peut être une piste, puis une piste se transforme en opportunité potentielle, de toute façon tu es là, t’as rien à perdre, tu peux être qui tu veux, personne t’attend, personne te connait, au pire, quoi ? Tu vois des évènements sur Facebook : “Et si je leur écrivais pour faire des photos, leur dire que s’ils ont besoin … ?”… “Tiens et si je posais une carte de visite dans ce café ?”… “Tiens, et si on allait à telle soirée organisée par cette jeune entrepreneure que j’ai vu, puis le lendemain, tu lui écris à cette fille, peut-être que…” “T’achètes un nouveau pull trop cool, puis tu suis sa créatrice sur Instagram, puis c’est cool, elle te suit aussi en retour et t’envoie un petit message pour te dire que tes photos sont nices.”
En fait sans trop t’en rendre compte, tu sèmes tes petits grains comme ça mine de rien, mais déjà ça, tu l’avais jamais fait avant.
On a vite commencé à voir du monde, rencontrer des gens, qui sont devenus nos amis, les choses prennent forme, on prend nos repères. On trouve un appartement 1 mois après notre arrivée : vivre dans nos valises, c’est fini ! On s’installe avec le minimum, l’essentiel. De toute façon, tout le superflus, celui qui t’encombre, qui te suivait de cartons en cartons et d’appart en appart, là c’est resté à Lyon, tu y as laissé tout ce qui t’est, en fait, inutile pour avancer. On a que ce dont on a besoin, nous deux, le chat, nos ordis, quelques économies, et les esprits ouverts. On voulait pas faire nos clichés de Français qui débarquent à Montréal, mais on choisit quand même un appart’ sur le Plateau, il est dispo là, puis on s’y voit dedans, puis le quartier est super nice.
Le Printemps est là, la neige a fondu, la ville se métamorphose et nous invite à rester dehors, à la parcourir de long en large, le street-art et ses murs de brique sont charmants et photogéniques finalement ! Et exactement 38 jours après avoir mis un pied au Canada, ma première séance lifestyle dans les rues de Montréal.
Quand j’y repense, 38 jours c’est que dalle. Mais je sais qu’à ce moment-là, j’avais la peur qui te prend au bide… Vais-je en avoir d’autres ? Etait-ce un coup de chance ? Ce petit syndrôme de l’imposteur qui te lâche jamais. Jamais. J’te l’dis.

Les rues de Montréal, mon terrain de jeu.

Je découvre la ville souvent au rythme de ces séances que j’obtiens par-ci, par-là. Pour les montréalais, leurs rues, c’est leur chemin pour se rendre d’un point A à un point B, mais pour moi, la lumière de ces rues, chaque mur, sur le Plateau ou ailleurs, chaque escalier, chaque ruelle, peut constituer un super décor pour ces séances photos. Donc on y marche, dans ces rues, j’y reviens, je prends des notes, je me fais mes petits itinéraires qui peuvent devenir mes petits spots à photo. Je vois la ville non pas comme un espace dans lequel se déplacer mais comme un gigantesque terrain dans lequel photographier les gens qui voudront bien se laisser tenter par l’expérience. Ce que j’aime dans la ville ? Ce look et cette ambiance industrielle, ces ruelles sombres, ces escaliers et ces murs orange, brique, c’est chaud, c’est chaleureux, cette ambiance dans cette ville qui me paraissait froide avec ces petits blocs de maisons tous marrons. Ces lignes jaunes de marquage au sol, ça sent l’Amérique, la lumière est claire, dorée, flamboyante.
Le premier été est assez calme et doux pour moi, je viens d’arriver, j’ai donc peu, très peu de mariages de bookés le premier été, rien d’étonnant. On profite donc de notre temps libre pour s’évader et voyager un peu, des week-ends en chalet en pleine nature dans les Laurentides, Mont-Tremblant, on profite des festivals gratuits qui ont lieu tout l’été sur la Place des Arts à Montréal, on file à New-York en covoiturage, on monte sur la Côte-Nord du St Laurent et je réalise un de mes plus grands rêves : voir des baleines en vrai. Un moment dingue. Tout ça accompagnés de nos premiers amis venus de France qui viennent nous rendre visite, on n’est jamais seuls très longtemps finalement.

Montréal & le monde du mariage

Entre temps, je rencontre des professionnels et photographes de mariage du Québec, grâce aux merveilleux groupes et évènements Facebook qui existent et je découvre là une très belle communauté fondée sur l’entraide, l’échange, la collaboration. Je fais la rencontre unique et particulière de mon amie Justine, la fondatrice de la boutique de robes de mariées, Dream it Yourself et… c’est le coup de foudre immédiat, professionnel et amical, pour elle, son énergie, son univers, sa boutique et on décide très rapidement de co-organiser un projet ensemble qui nous tient vraiment toutes les deux à coeur. Elle croit dur comme fer en cette belle communauté de professionnels et artisans du mariage et nous en réunissons quelques-uns pour proposer une journée d’ateliers de conseils dédiés aux futures mariées que nous appelons “On Jase Mariage” – un nom à la québécoise ! Un évènement d’ateliers entre pros et futures mariées pour “parler mariage” et organisation ! En parallèle de mes séances photos , cela me fait beaucoup de bien de travailler une grande partie de mon été sur un projet qui fait appel à ce que j’ai appris en communication et ce que je veux faire désormais : de la photo, bien sûr, des photos de mariages.

Je réalise peu de photos de mariage cet été-ci, mais il y en a un tout particulier pour moi. Celui de Katherine & Francis qui avait ce goût des mariages que j’aime : un couple d’une gentillesse extraordinaire, une ambiance intime, nature, simple. Une après-midi durant laquelle les mariés ont profité de leurs proches en toute simplicité, sans chichi, sans en faire trop, juste à être ensemble. Une cérémonie en pleine forêt. Que j’ai aimée cette journée. J’ai été si heureuse et fière lorsque Junebug Weddings a partagé cette histoire. Merci encore à l’équipe de Coeur Bohème pour ce travail de fou sur ce mariage, c’était fou.

Les saisons qui défilent à Montréal

Ce qui était trop fou, c’est ces saisons qui s’enchaînent. Puis ici, les saisons c’est des vraies saisons, les quatre. Un vrai printemps, mouillé, frais, à la neige fondue, la “slush”. Un vrai été, chaud, chaud, chaud & humide et ensoleillé. Un automne aux couleurs si folles, si flamboyantes : dingue. Avec toute cette verdure et ces arbres dans Montréal, c’est juste fou quand toutes les feuilles deviennent rouge, orange…. Ma saison préférée. Puis l’hiver, bah vous vous en doutez, ça meule, on s’pèle, “fait frette en ostie” mais c’est magnifique. Des grosses tempêtes de neige qui t’en mettent pour 2m devant ta porte, et s’en suivent des journées avec un ciel “bleu schtroumpf”, journées de soleil, froides, froides, mais qui font étinceler toute cette poudreuse. ça brille, c’est juste beau. Et l’hiver est dur, mais juste parce qu’il est long. Montréal est cotonneux, doux, c’est caaaaalme dans les rues, puis ça toute l’année. C’est je pense, ÇA qui est la plus grande différence avec la France qui m’a frappée : le calme ambiant, les gens qui parlent tout doucement. Calme calme et doux. Silencieux. Reposant. Apaisant.

J’ai finalement de plus en plus de séances au fil des mois… mon petit truc grandit tout doucement. Instagram, le bouche à oreilles, les recommandations et références, les amis… Moi qui flippais de “speak english” je rencontre beaucoup de couples à qui je parle en anglais durant les séances, puis c’est cool ! Au moins, mon accent frenchy leur donne le sourire sur mes photos :). Je marche tout de même sur des oeufs par moment, avec cette petite boule au ventre de comment gérer l’hiver ? Les gens vont-ils vraiment vouloir faire des séances dehors par -20 ? BAH OUAIS. Tu donnes plus de flexibilité, t’es branchée sur la chaîne météo, les gens sont partants, courageux et te suivent dans ton délire. J’ai pas de studio et je travaille bien dehors à la lumière. Merci à mes courageux de m’avoir suivie par ces temps froids, à marcher dans la rue en évitant de se viander en glissant, j’étais contente dans mes grosse bottes fourrées et mes bonnets de toutes les couleurs (faut bien varier les plaisirs vestimentaires… Et ouais.) Evidemment, tout l’hiver c’était une période plus calme, sauf durant les fêtes où j’ai travaillé comme une dingue, plusieurs séances par jour, tous les jours. Les gens voulaient des photos d’eux en famille, ils se retrouvaient pour les fêtes, c’était important ! Et j’ai rencontré tous mes couples de futurs mariés que j’ai le plaisir d’accompagner en cette saison. Finalement, il se remplit ce calendrier, avec des gens adorables, des mariés touchants, beaux dedans puis dehors, souriants. Merci.

La vie de travailleur autonome qui s’apprivoise

L’hiver était long, mais je n’ai jamais autant travaillé, sur les choses de fond, collée à mon ordinateur puis dehors à m’exercer, tous les jours.
J’ai refait mon site, j’y ai mis tout mon coeur. Je me suis énormément formée pendant l’hiver, merci les formations en ligne telles qu’Empara ! J’ai appris encore tout un tas de choses. Je me suis beaucoup remise en question. J’ai beaucoup cherché à affiner mon oeil et mon style, pas à le chercher – il est déjà en toi en fait, faire que des photos que j’aime et en avoir un peu rien à faire si c’est pas ce qui marche le plus sur Instagram. Ce qui m’inspire, c’est la joie, vos sourires, vos éclats de rires, que votre mariage soit un tableau Pinterest ou non, en vrai je m’en fiche, tant qu’il y a de l’amour, de la lumière, des copains et des rires, j’ai tout ce qui faut pour travailler et mettre toute ma tendresse dans mes photos.
Puis j’ai aussi appris à prendre soin de moi. ça peut paraître cucul mais quand tu travailles pour toi, (même si je n’ai jamais travaillé pour AUTANT de gens différents… ahah.) il faut vraiment garder à l’esprit que tu es ta seule et unique ressource. Si tu vas pas bien, si tu te fais mal, si tu es faible, si tu t’écoutes pas et que t’es pas honnête avec toi-même, tu vas JAMAIS pouvoir faire du bon travail. Donc bah tu continues tes petites gougouttes de Fleurs de bach. Tu gardes ta vie sociale, le lien avec tes potes et ta famille en France, à manger à des heures convenables (grâce à Hugo), à prendre des jours-off, tu t’inscris au yoga, tu vas marcher dans la neige puis ça se fait, ça suit son cours et c’est génial.

J’adore ce rythme, cette vie qu’on s’est offerte. Je sais pas de quoi les prochains mois sont faits, des fois tu serres un peu les fesses, on va pas se mentir. Mais c’est stimulant, motivant, tellement fidèle à ce que je suis. Il n’y a plus de différence entre jour de semaine et week-end, ça fonctionne par période, des rushs et des temps calmes. Le temps devient une de tes principales ressources, tu le gères comme t’as envie. Tu t’y mets, ça vient. C’est mathématique. Tu te relâches, t’es responsable de ce que tu décides d’entreprendre ou non. J’ai jamais autant voyagé que depuis un an et demi, au Québec, le Saguenay, la Côte Nord, New-York, la Martinique, San Francisco, et jamais autant travaillé et profité de mes proches. J’ai une chance IMMENSE d’avoir surtout un mari qui me soutient corps & âme et qui voudrait même que parfois je ralentisse un peu.

Mais donc pourquoi rentrer en France ?

Et bien pour plusieurs raisons. Je ne raconte ici que ma partie de l’histoire, mon expérience, celle qui n’appartient qu’à moi. C’est clair qu’ici, tout parait possible, on t’encourage plus, on n’a moins de mal à complimenter, on voit le verre à moitié plein, toujours plein en fait. Le Québec, c’est vrai que c’est super ! Mais je ne suis pas venue seule et je ne vis pas seule, pour mon plus grand bonheur. Ce n’est évidemment pas le chat qui nous oblige à rentrer à Lyon… Hugo aussi est venu vivre sa propre expérience, trouver, poursuivre et créer ses projets. Il faut bien savoir que lorsqu’on est en PVT mais que l’on fait le choix d’être travailleurs autonomes, on ne peut pas réaliser certaines démarches pour pouvoir ensuite obtenir une résidence permanente et donc vivre de façon permanente ici et surtout avoir le droit de travailler. Mon but ici n’est pas DU TOUT de rentrer dans un débat ou d’expliquer quelles auraient pu être les options pour rester ou non. Nous sommes tous les deux freelances, et ça, tant qu’on a le choix, on veut pas le changer. Décider de rester aurait demandé à Hugo ou à moi de renoncer à cette liberté qu’on s’est offerte pour prendre un job permanent qui aurait “peut-être” pu nous permettre de rester plus longtemps. Et en fait, peu importe où on vit, on fait d’abord ce choix-là, lui comme moi, de faire ce qu’on aime tant que ça marche.
Evidemment, dès que tu arrives en PVT au Canada, tu te rends compte qu’il faut très vite prendre en considération ces questions, de savoir si tu voudras tenter de rester définitivement ou non. Est-ce que tu décides d’investir certaines de tes expériences pour un visa permanent parce que t’es bien ici et que c’est ça ton objectif ? Pour nous, on a plutôt décidé d’investir en nous-mêmes, peu importe l’endroit, même si au final ça rendait de plus en plus inaccessible le fait de rester plus longtemps. Donc oui, on part un peu avant la fin de notre visa. On a vécu notre expérience ici à fond, en écoutant que nos coeurs et c’est… tellement kiffant. On a une chance de dingue. On l’a provoquée, mais on mesure tout ça.
On est partis de Lyon, c’est vrai ! Mais on y était bien ! Il y a pas mal de français qui viennent s’installer au Québec parce qu’ils sentent que leur place est ailleurs. Nous, c’est pas notre cas. Lyon, c’est la Maison et ça le restera. C’est la famille, les copains, même si on en a trouvé des géniaux ici. Lyon, c’est là où on voudra s’installer définitivement et fonder notre famille. Lyon, c’est comme Montréal, à taille humaine, notre petit cocon. Rester plus longtemps au Québec demanderait des sacrifices, qu’en fait, on n’est pas prêts à faire. Evidemment, quitter Montréal, ça va nous rendre triste, ça va nous manquer… C’est sûr. Je sais qu’écrire tout cela m’aide aussi à prendre conscience que c’est ce chemin qu’on choisit maintenant d’emprunter, que toute expérience à une fin, mais que tout va bien.

Qu’est-ce qu’on ramène à la maison ?

On verra bien ce qui va se passer. Jusqu’à présent, ça s’est toujours pas trop mal déroulé 🙂 Donc ce qu’on ramène, c’est Tout. Toute cette expérience, toute cette énergie avec laquelle on a crée pleins de projets. Je rentre avec toutes ces rencontres, toutes ces photos de personnes incroyables qui m’ont fait confiance, merci merci merci encore à vous. On rentre avec cette ouverture d’esprit, ces preuves que “c’est possible”. On met dans nos valises cet optimisme. On repart inspirés, boostés par ces rencontres qui t’élèvent. On repart pour trouver Lyon encore plus belle qu’avant, on posera sur elle un regard tout neuf. On repart pour profiter de ce et ceux dont on ne profitait plus. On repart en ayant vécu une des plus belles périodes de notre vie. Rien que ça. On était en fait partis pour encore mieux revenir. On prend les mêmes puis on recommence. On repart à l’aventure ! & l’aventure ne fait que commencer.

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Merci à la merveilleuse Catherine Giroux pour ces photos de nous.

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